Adapté d’un roman de David Gram,
Killers of The Flower Moon est un retour à un cinéma puissant et percutant de Martin Scorcese.

Le réalisateur de 80 ans, nous dépeins comme à son habitude un récit original avec un film fleuve de 3h30, et qui revient sur une de ces obsessions premières : Raconter l’histoire cachée de l’Amérique sous toutes ses formes.

Pour son 26ème film, Cette fois le maestro s’attaque à un drame dont les livres d’histoires ont complètement passés sous silence, concernant la communauté des Osages un peuple de natifs-amérindiens, et qui se retrouva dans les années 1920 comme le peuple le plus riche par habitant, puisque leurs terres débordaient d’Or Noir !

Un sujet lourd, noir, poisseux et avec des personnages tous plus antipathiques les uns que les autres, mais emporté dans une histoire incroyablement fascinante de tragédie.

Martin au pays de l’Or Noir ! (Sans Spoilers)

Au début du 20ème Siècle , la communauté Osage : une tribu de natifs-amerindiens, est l’un des peuples les plus riches au monde, grâce à leurs terres Situés dans l’Oklahoma, gorgées de Pétrole et qui leurs apporte confort et richesse.
Le seul problème : Une foule de blancs attirés par la convoitise et qui n’hésitent pas une seconde à leurs soutirer de l’argent par tous les moyens.
Voler, trahir..voir même assassiner, la convoitise et la cupidité sont telles qu’il n’y a plus aucune limite à l’horreur engendrée pour quelques lopins de terre.

Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio) un jeune vétéran de la grande guerre, est de retour au prés de son Oncle : King Hale (Robert DeNiro) dans L’Oklahoma.

Sur les conseils « avisés » de son Oncle, Ernest va rencontrer Molly (Lily Gladstone) une native-Amérindienne des Osages, pour dans un premier temps devenir son chauffeur, puis par la suite les deux êtres vont rapidement convenir d’un mariage plus ou moins arrangé.

Entre romance sincère et manipulation, Ernest va rapidement se retrouver pris entre ses sentiments et les injonctions de King Hale.

En parallèle, plusieurs assassinats de membres de la communauté Osage sont commis sans que personne ne s’en inquiète !
Le Tout nouveau F.B.I va alors enquêter pour tenter de trouver le (ou les) coupables de tous ces meurtres.

Un Film qui sans aucun doute , se retrouvera à être étudié dans les écoles de cinéma du monde entier dans quelques années !

Évidemment nul besoin de s’attarder sur la forme avec Scorcese !
A 80 ans le maître est toujours en forme et nous livre une leçon de cinéma dans lequel se dégage une ambiance fin de far-west remarquablement retranscrite,
on sent que Scorcese à du énormément se documenter avec un énorme et magnifique travail sur la reconstitution des villes, costumes, et véhicules et toute la direction artistique dans son ensemble,
Au niveau mise en scène, c’est évidemment moins tape à l’œil qu’un Loup de Wall Street (normal, compte tenu de la gravité du propos ), mais on retrouve tout de même la patte du maitre avec de magnifique plan fixes, ralentis, travelling en plan séquence, etc..
Killers of the Flower Moon est peut être l’un de ces films les plus sobres en terme de mise en scène cependant le jeu des acteurs , le travail sur la lumière, sur la photographie, le montage, font largement oublié ce détail.

Les Muses s’amusent  !

Un DeNiro impérial en espèce de Vieux White Savior qui joue parfaitement un double-jeu en étant à la fois le prédicateur, mécène et ami de la communauté Osage quitte à pousser le vice jusqu à parler leur langue.
Il incarne la un patriarche faussement apaisant et compréhensif, qui dévoile vite une raclure de première.
Une de ses meilleurs performances de ces dernières années !

Des Interprétations Magistrales de tous les cotés !

Le duo DiCaprio/DeNiro qu’on avait pas vu depuis Blessures secrètes, fonctionne plutôt bien et les deux acteurs prennent vraiment leur pied à se renvoyer des lignes de dialogues parfois légères et drôles, et parfois avec un gout d’onctuosité fourbe.

Mais celle qui se démarque véritablement c’est Lily Gladstone, magnétique et incroyablement juste dans son rôle de femme pris au piège.
On retrouve également de belles surprises et interprétations comme avec Jesse Plemons, Brendan Fraser ou encore John Lithgow.

Le Nombre 26

C’est tout d’abord Di Caprio qui à racheté les droits du livre pour ensuite le faire lire à Scorcese, et adapter cette histoire hallucinante mais pourtant vrai, dans laquelle des mariages étaient arrangés pour tenter d’obtenir des terres par la suite, puisque suite à un accord avec le gouvernement des Etats-Unis les terres Osages ne pouvaient ni être vendues, ni cédées, mais seulement héritées.
Scorcese affiche l’idiotie américaine à travers le personnage benêt et influençable de DiCaprio, et fait un vrai tour de force en parvenant à nous captiver sur l’intimité d’un couple au coeur d’un contexte extrêmement tendue.

Un film sur la mauvaise conscience de l’Amérique face à son histoire.

L’immense talent et maitrise de Martin Scorcese n’est évidemment plus à prouver et selon moi , l’une de ces autres forces, c’est qu’il arrive à se renouveler sur l’axe ou la façon de penser ces projets, film après film.

Killers Of The Flower Moon en est un parfait exemple comme le dit le maestro lui même :

“Avec Léo , nous avons eu ici l’idée de partir de l’intérieur avec cette rencontre entre Ernest et Molly, pour ensuite se développer vers l’extérieur”

Martin Scorcese pour GQ / Octobre 2023

On pourrait reprocher au film d’être un peu long voir même un peu trop théorique, pour ma part j’ai vraiment pris mon pied à retrouver l’empreinte de son cinéma sur un sujet dont on n’a très peu entendu parlé.
Scorcese semble totalement libéré, et On est ravi de retrouver du grand cinéma.
Petit bonus, pour les plus attentifs, on retrouve même quelques easter-eggs de mise en scène de ces précédents films..

Mais comme toujours évidemment trop parlé…écrit, Disponible à la fois sur Apple Tv+ et à la fois dans les cinémas, je ne peux que vous recommander d’aller voir ce dernier Scorcese en Salles des maintenant…la…tout de suite ! 🫵🎥