Napoléon : L’empire et l’impuissance !


Note : 5 sur 7.

On est décidément gâté pour cette fin d’année, après Scorcese ou Fincher c’est maintenant au tour de Ridley Scott de faire son come-back en grande pompe.

Du grand spectacle avec un Biopic historique sur la vie de l’empereur, du général mais surtout de l’homme.

Évidemment puisqu’on parle d’un film qui retrace un personnage historique français aussi clivant , il n’en fallait pas plus pour attiser les foudres d’historiens en carton, qui vont crucifier le film parce qu’il n’est pas assez précis dans les faits historiques ou par une vision d’un Napoléon trop anglo-saxonne….
Et oui nous en sommes encore une fois à cette question futile !


Visiblement certains n’arrivent toujours pas à faire la différence entre une œuvre fictionnelle basée sur des faits réels, et un documentaire !

Ridley Scott prend certaines libertés pour nous narrer l’histoire du plus grand des petit corses, et ne cherche pas à faire un documentaire mais simplement un film de grande ampleur qui flirt avec le film intimiste.

Bonaparte Time !

De son ascension aussi impitoyable que rapide, depuis sa promotion à l’époque de la Révolution jusqu’à ses derniers jours, à travers le prisme de sa relation addictive et explosive avec sa femme et unique amour, Joséphine.

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Vanessa Kirby et Joaquin Phoenix enfermés dans une relation tumultueuse et destructrice


Ridley Scott s’intéresse à Napoléon avec un angle s’axant sur son ascension militaire, quasi investi d’une mission divine, mais aussi sur sa vie sentimentale avec sa relation amour/haine avec Joséphine.

Un Napoléon complètement habité par une vie de conquête militaire et d’ambitions démesurées et paradoxalement à deux doigts de la sociopathie, présenté comme un homme enfant capricieux, à la limite de la caricature.

Reconquérir le grandiose !

Étant donné la vie extrêmement riche de Napoléon , il était difficile de faire un film fidèle à son parcours sans en éluder certains passages, c’est pourquoi Ridley Scott à précisé qu’une version director’s cut de 4 heures à été tourné et qu’elle sortirait un peu plus tard sur AppleTv+.

c’est en effet un des petit problèmes du film, la sensation que le montage à été un peu charcuté pour pouvoir satisfaire les studios, et sortir le film dans une version plus “acceptable” en salles.

Hormis cela, le film transporte instantanément dans cette période troublée de l’histoire de France, on sent que Ridley Scott s’est vraiment documenté, aussi bien dans la vie intime que militaire du bonhomme, les reconstitutions de Lieux , costumes, armes et autres décors sont comme on l’imagine.

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Charge pendant la campagne de Russie


Casting Impérial !

Ridley scott prouve qu’il en à toujours sous le capot, et renoue avec la fresque historique qu’il chéri tant !

20 ans après Gladiator,
Joaquin Phoenix est désormais devenu un acteur caméléon, qui habite complètement son personnage,t e nous offre une interprétation impeccable d’un Napoléon déconstruit.

Vanessa Kirby en Joséphine est également parfaite dans son rôle d’épouse prisonnière de sa condition et contrainte de vivre par procuration.

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On retrouve aussi Tahar Rahim dans un second rôle, décidément toujours impeccable,
C’est toujours un plaisir de le retrouver et de voir comment il continue son ascension Hollywoodienne.

Blockbuster épique ou film d’auteur intimiste !?!

Le film qui dure un peu plus de deux heures passe comme une lettre à la poste, grâce à un rythme qui nous immerge instantanément.

Au rayon des problèmes, on à donc le montage qui fait légèrement patiner le film et également concernant le français utilisé par des américains.
Comme sur certains projets dans lesquelles les personnages sont français , on à le droit à des « Vive la république » avec un fort accent anglais à peine dissimulé, ce qui me fait toujours sortir du film même si globalement cela reste anecdotique avec le recul.


Mon grand père était un fan absolu du bonhomme, j’ai comme souvenir visuel une immense reproduction d’un portrait de Napoléon qui m’impressionnait énormément du haut de mes 9 ans, lorsque je m’infiltrais dans le bureau de grand papy !

C’est donc avec une certaine émotion que je découvre un Joaquin Phoenix grimé parfaitement pour rentrer dans le tricorne, à tel point que certaines scènes sont carrément calqués sur les plus célèbres peintures des étapes de son ascension.

Un Napoléon déconstruit, et bien loin de l’inconscient collectif français.

Je pense que si mon grand-père était toujours parmi nous et avait vu ce film, très clairement je pense qu’il aurait moyennement apprécié la vision de Ridley Scott notamment dans la caractérisation de Napoléon.

Personnellement le parti pris de Scott de nous dévoiler plus l’homme que le stratège militaire ne m’a absolument pas dérangé, malgré une promotion ( Bande Annonce, interview ) un peu trompeuse.

Par contre j’aurai bien besoin d’un deuxième visionnage pour digérer véritablement le film.


Napoléon est fort heureusement plus proche d’un Gladiator que d’un 1492,
cela dit je peux comprendre que le film paraisse un peu froid , voir distant de son sujet.

Globalement c’est un des meilleurs films de l’année, peut être pas le meilleur Ridley Scott, mais assurément un très grand spectacle, à la fois intime et spectaculaire, à vivre en salles naturellement.