Pour être tout a fait honnête quand j’ai vu la vignette » drame pour ado » sur la plateforme HBO j’étais moyennement emballé de m’imaginer un énième film rempli de clichés sur la quête d’identité d’adolescents en « mal être » ou sur les premiers émois amoureux…Je rassure tout de suite avec Girl on n’est pas du tout dans ce registre !
Retour sur un film sorti en 2018 et qui à toute sa place dans les incontournables !
Récompensé par la caméra d’or du meilleur premier film au Festival de Cannes, le long métrage ne ressemble à nul autre avec un sujet on ne peut plus délicat puisque le film traite de la transidentité à travers un personnage qui la vit mais également à travers les regards extérieurs.
Un récit traité de façon inédite avec un acteur principal qui réalise une performance incroyable, et dont on ressort avec un regard peut être un peu différent que quand on y est entré grâce à une œuvre puissante et qui interroge,un film au sujet lourd mais qui n’oublie pas d’être haletant et proposé une vraie prise de risque.
La Danseuse écarlate !
Synopsis : Laura est une jeune fille trans qui vit avec son père et son frère, et qui vient de fraichement intégrer la plus prestigieuse école de danse classique de Bruxelles, prisonnière de son corps d’homme on va la suivre à travers un quotidien fait de douleurs, d’espoir enfouis, et d’une lutte contre son propre corps.

Le récit est une plongée dans l’éprouvante épreuve de la transition faites de souffrances physiques et psychologiques, moqueries, incompréhensions, et autres humiliations, et va l’aborder à travers un personnage torturé au caractère parfois antipathique et qui lutte à chaque instant pour refléter sa réelle identité.
Un film éprouvant aux allures de « chemin de croix » avec au casting un Arieh Worthalter toujours aussi impeccable et touchant à souhait en père tolérant et prêt à tout sacrifier pour le bonheur de son enfant,
mais bien sur la performance ultime revient à Victor Polster un jeune acteur/danseur de 22 ans à la croisée des sexes ( à tel point qu’il m’a fallu bien 30 minutes pour me rendre compte que c’était un acteur et non une actrice ) avec une interprétation stupéfiante et tout en retenue pour un jeune comédien qui est complètement habité par un personnage sec, renfermé, et en guerre permanente !
Car oui c’est avant tout de ça que parle le film : d’une guerre !
La guerre pour s’imposer dans son école de Danse,
La guerre contre la puberté exacerbé par un corps qu’elle exècre au plus haut point , jusqu’à en venir à la mutilation !
Au delà de la dimension sociale ultra contemporaine , Girl frôle parfois le film d’horreur avec un rythme oppressant dans laquelle on redoute chaque séquence notamment celles des cours de Danse en tentant de masquer le plus possible les souffrances physiques qu’elle inflige à son corps, elle qui doit rattraper en six mois le niveau de ses camarades qui pratiquent depuis leurs trois ans.
Un récit hors du commun qui s’accompagne de moment de grâce et de souffrances physiques mais aussi psychologiques avec les rendez vous périodiques chez le médecin source à la fois d’espoir et de désillusions pour suivre l’avancée de sa transition, ou également lors d’une une soirée « pyjamas » entre filles en apparence inoffensive qui dégénère en interrogatoire dans laquelle Laura se retrouve pris à partie auprès de ses camarades qui vont remettre en question sa légitimité…de la plus cruelle des manières !
La tête Haute !
Un sujet au combien « casse gueule » dans un premier film ou Lukas Dhont s’en sort pourtant brillamment, sans tomber dans la niaivrerie et le mauvais gout, avec une mise en scène éprouvante ou l’on est au coté des épreuves de Laura en permanence.
Qu’on soit acquis à la cause ou non, Girl saura vous emporter grâce à une immersion au plus près d’un personnage dans la lutte avec un récit qui jusqu’au bout tient à plonger le spectateur dans la même détresse que son personnage principal.
Naturellement l’impact sur le spectateur est immédiat et l’on ressort du film épuisé mais surement un peu plus tolérant voir même reconnaissant d’avoir pu plonger au cœur de cette quête d’identité pleine de fêlures.
A seulement 27 ans Lukas Dhont signe une œuvre à la fois choc et nécessaire, empreint de suspense, et qui à travers la transidentité arrive à se glisser dans cet espace minuscule entre le film sociétal et le drame intimiste !
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Ca passe a coté pour moi , le film manque de subtilité !
les acteurs sont excellents par contre !