Aujourd’hui retour sur un réalisateur inclassable, aussi bien à l’aise dans la comédie loufoque que dans le Drame social.
Un des plus créatif et des plus talentueux réalisateur et scénariste de son temps, qui n’hésite à faire un mélange des genres avec des réalisations sur des sujets pas toujours faciles, mais pourtant toujours divertissant et captivant !


Personnellement j’ai découvert Adam McKay avec la série de films Anchorman,
Cette trilogie avec Will Ferrell et Steve Carell en têtes d’affiche, sont des comédies incontournables des années 2000/2010 qui marqueront le début d’une longue collaboration entre McKay et Ferrell.
Certes un peu potache par moment mais une série de films avec une écriture et un sens du rythme tellement solide, qu’elle deviendra culte avec le temps.

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Adam McKay, le réalisateur tout-terrain !
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David Koechner, Paul Rudd, Will Ferrell et Steve Carell sur le tournage de Anchorman

Le duo Carrel/Ferrel fera des étincelles et nous livreront des scènes hilarantes, comme les réunions au bureau de Ron Burgundy, ou encore la bataille de multiples journalistes en plein Central Park
Des séquences cultes qui resteront gravés en moi, et dans les annales de la comédie U.S.


Le grand écart !

Mais si j’ai choisi de revenir sur la carrière de McKay,
Ce n’est donc pas seulement pour souligner son indéniable talent de réalisateur de comédies, mais également pour évoquer sa deuxième partie de carrière dans laquelle le réalisateur va s’essayer à des genres inédits comme le Biopic, le Drame, ou encore la satire politique.

Des films qui mettront “en plein dans le mille”
et nous offriront à chaque coup des mises en scène percutantes, avec chacun un ton bien différent.

Focus sur trois de mes préférés :

  • Very Bad Cops
  • The Big Short
  • Don’t Look Up

Ces trois films ont la particularité d’être un reflet des différentes périodes, sujets, et obsessions auquel s’est attaqué McKay.
En plus d’avoir chacun un ton et un sujet extrêmement différent, ces films à la réalisation dynamiques sont ultra ludiques pour le spectateur.

Adam McKay à prouvé qu’on pouvait aborder des sujet sérieux on n’oubliant jamais de faire du Cinéma !


Very Bad Cops : Une parodie à la T.N.T !

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Directement dans mon top 5 des meilleures comédies U.S…Voila ça c’est fait !
On reste toujours dans la comédie avec Very Bad Cops ( The Other Guys en V.O ) est un des mes Buddy-movie déjanté préféré.

Une parodie de film d’action/Policier dans lequel McKay se sert des codes pour les dynamiter et nous offrir des dialogues et situations tordantes servis par Mark Walhberg et Will Ferrell.

Un de mes plaisir coupable qui me fait toujours le même effet 10 ans après !

Sorti en 2010, Adam McKay retrouve un Will Ferrel au sommet de son art et de sa connerie, et lui offre un rôle en Or avec le personnage d’Allen, un flic absurde complètement décalé qui va enchainer les gags.
Pour contrebalancer, Ferrell est épaulé par un génial Mark Walhberg complètement désabusé dans le rôle de Terry, un flic frustré de devoir faire équipe avec ce nouveau coéquipier….
Et de ne pas être un Paon ! ( Les fans comprendront ! 😉)

Un scénario simple mais super efficace les situations comiques et le rapport entre les deux comparses prennent le temps d’évoluer pour apporter sont lot de situation hilarantes et burlesque, le tout rendu plus intense par la réalisation de McKay qui se lâche totalement !

Il va même se permettre de détourner complètement les codes , et ouvrir le film avec une parodie de course-poursuite servis par deux monstres du cinéma : Dwayne Johnson ( par encore The Rock à l’époque) et Samuel.L.Jackson, qui vont livrer des clichés de personnages viriles et qui ne reculent tellement devant rien…qu’ils vont se retrouver éclatés sur le bitume…Mon dieu j’en ai encore des rictus quand j’y repense !

Alors oui le film peut paraitre lourdingue à première vue, mais le casting est tellement fou et les dialogues tellement bien écrits qu’on se retrouve hypnotisé par tant de décalé et d’idées hilarantes comme avec le personnage d’Eva Mendes qui interprète la compagne de Will Ferrel, au grand dam d’un Marc Walhberg qui n’en croit pas ses yeux ! ( Un pur moment de rigolade).

Ou encore une scène de Bar en réalisation figé avec Imma Be des Black Eyes Peas en fond sonore…fous rires en perspective !

Avec Very Bad Cops, McKay atteint son pique de la comédie, et trouvera une alchimie parfaite entre l’absurde de Ferrell et le sérieux de Walhberg qui contrebalance, qu’il renouvellera l’expérience par la suite avec ce même tandem dans 3 autres films.


The Big Short : Un virage absolument maitrisé !

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Un casting 4 étoiles : Ryan Gosling, Christian Bale, Steve Carell et Brad Pitt

Changement d’ambiance radicale,
Pour ce deuxième choix j’ai choisi son film le plus abouti et qu’il le propulsera au rang d’oscarisé.
The Big Short est le film bascule de McKay, qui traite de la crise des subprimes en 2008.
cette histoire qui à bien failli aboutir à un crash financier au répercussions mondiales.

Comprendre les rouages de la mécanique financière du marché de l’Immobilier aux U.S….à première vue c’est mal parti pour devenir un film populaire qui va attirer un grand nombre de spectateurs en salle !

Mais la encore…C’est mal connaitre McKay !
Le réalisateur et scénariste est parfaitement conscient que ce genre de sujet qui peut être casse gueule et assez compliqué à conceptualiser.

C’est pourquoi il va ramener tout cette histoire à hauteur d’hommes, à travers le parcours de plusieurs personnages et va saupoudrer ça d’analogies et de métaphores simples avec des réferences de Pop-culture actuel pour capter l’audience.

De Selena Gomez à Margo Robbie en passant par Youtube, Michael Jordan ou encore Mark Twain, ou l’I-Pod, Adam McKay va se servir de ces célèbres icônes et d’images d’archives pour expliquer et démocratiser les mécaniques financières.
Résultat : un film absolument parfait dans sa mise en scène avec de la narration visuelle, et en se focalisant sur quatre outsiders de la finance qui vont anticiper l’explosion de la bulle immobilière et parier contre le marché.

Terminé les parodies à la limite du potache !
AdamMcKay nous livre un long-métrage solide avec une réalisation survolté qui flirt entre thriller financier et la comédie satirique, porté par un casting (Voir Photo ci-dessus) au petits oignons.

Une comédie dramatique drôle voir même cynique par moment.


Un film qui lui apportera donc la reconnaissance de l’académie avec un Oscar du meilleur scénario en 2016, et qui fait la transition avec Very Bad Cops ( voulu ou non ) puisque dans le générique de ce dernier on retrouvait, déjà à l’époque, toute une séquence illustrée nous représentant par des graphiques et des illustrations, les dégâts économique de la crise financière.

Un film hors-norme et incisif au triomphe amplement mérité, et qui marquera le début d’une nouvelle étape pour McKay.

A voir ou revoir sur Prime 👉The Big Short


Don’t Look Up : On varie les plaisirs !

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6 ans plus tard, Adam McKay revient mais cette fois ci avec un projet Netflix
Et la encore, il va surprendre tout le monde !


Don’t Look up vient puiser dans le suc de McKay pour en extraire une satire post-apocalyptique incroyablement juste et en phase avec notre époque décadente, avec un oeil cynique sur les sociétés et le déni des politiques, Stars , Militants, Journalistes…Bref ca tire à balles réels et sur tout le monde…On se régale !

Meryl Streep en Présidente complotiste, ou la pseudo caricature de Steve Jobs en prédicateur/sauveur de l’humanité, Cate Blanchett en journaliste prête à tout pour l’audimate, sans oublier la chanson sur la fin du monde par Ariana Grande.
après The Big Short, McKay pousse encore un peu plus les curseurs, et prend un malin plaisir à renvoyer les influences de notre société pour retranscrire la connerie humaine mais avec encore une fois une écriture tellement maligne qu’on se balade entre effroi et fous rires durant tout le film.

Je pense qu’on ne peut pas aller plus loin dans la satire contemporaine de notre société !

-“Regardez en haut la comète arrive !”
-“Non, ne les écoutez pas, rien ne vas se passer !”

McKay n’y vas pas avec le dos de la cuillère….Et on redemande du rab !

Tout est dit avec ce film dans lequel McKay tire à boulet rouge sur tous les courants de pensées extrêmes et va à nouveau se servir de l’absurde pour réaliser une des plus grosses claque ciné de 2021 avec à nouveau une mise en scène parsemé de réferences.

Pour résumé Don’t Look up est un patchwork de tout le savoir faire de McKay en matière d’écriture, à l’humour corrosif et qui renvoi ( une fois de plus ) en miroir les dérives de notre société, notamment avec les réseaux sociaux.
DiCaprio et Jennifer Lawrence se tuent à essayer de faire comprendre au monde qu’une comète va bientôt annihiler la terre; mais non…. tout le monde est dans le déni et refuse d’écouter la raison et le bon sens.
Un film qui n’a pas vieilli et qui est malheuresement toujours d’actualité car niveau connerie..
En ce moment on n’est pas mal…Et puis comme le dis si bien le slogan du film :
“Basé sur des faits potentiellement réels” !!!

Le film est toujours disponible sur Netflix 👉Don’t Look Up


Adam McKay remet souvent les pendules à l’heure à travers des satires qui gardent toujours un fond de vérité et de poésie dans une société qui marche sur la tête.
Ces trois exemples ne sont évidemment qu’un panel de sa patte si reconnaissable, j’aurai également pu mentionner Vice , mais je souhaitai surtout faire partager ceux qui ont façonné la patte et le style de McKay.
J’ai bien sur hâte de connaitre ses terrains de jeu pour ses futurs projets.

Les institutions et leurs aberrations sont définitivement le sujet de prédilection du réalisateur de 55 ans qui n’en à visiblement pas fini de dézinguer la société.

Je vous encourage vivement à revoir ces trois pépites, tout particulièrement The Big Short ( Mon préféré😍) pour vous faire votre opinion, mais si vous aimez l’audace et le cinéma…Vous serez servis !
Pour conclure, je reprendrai la citation dans The Big Short qui reflète exactement le “fer de lance” de McKay ces dernières années :

Tout individu au plus profond de son être attend la fin du monde !

Haruki Murakami, 1Q84