Ferrari : Dérapage contrôlé de Michael Mann !?!


Note : 4 sur 7.

Aujourd’hui, Après Scorsese, Ridley Scott, ou encore Fincher, c’est à nouveau un grand nom du cinéma qui fait son Come Back.
Michael Mann revient aux affaires après 8 ans d’absence, avec cette fois un film qu’on pourrait décrire comme un Biopic crépusculaire sur la vie du célèbre Enzo Ferrari.


Je préfère tout de suite prévenir, si vous êtes venus voir l’ascension d’une écurie de course ou un film à rebondissements avec des courses endiablés du type Le Mans 66….Vous pouvez passer votre chemin, car ce n’est pas du tout le sujet du film !

Le réalisateur de 80 ans a choisi de se concentrer sur une période courte mais intense de la vie du célèbre ingénieur automobile, à savoir l’été 1957, une période qui suit le deuil de son fils Dino Ferrari qu’il à eu avec sa première femme, et qu’il a perdu 1 an auparavant.

Ferrari prend le spectateur au dépourvu, déroute même par moment, avec un coté lugubre assumé qui fait l’effet d’un film à la limite du mélodrame.


Légendes Vivantes !

Durant l’été 1957, la faillite menace l’entreprise qu’Enzo Ferrari et son épouse Laura avaient bâtie dix ans plus tôt. Il décide de se lancer à fond dans l’emblématique Mille Miglia, une course automobile longue distance à travers l’Italie.

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La Squadra de l’écurie Ferrari !


Gucci vs Ferrari

Au casting on retrouve Adam Driver qui incarne assez sobrement le parrain de l’industrie automobile italienne, et qui au passage, commence à être sérieusement habitué aux rôles de Figure influente de l’Italie contemporaine.
A ses cotés on retrouve également Penelope Cruz en épouse trompée et revancharde, incapable de faire le deuil de son fils.

Des interprétations qui restent correct mais qui sont très loin du plein potentiel de ces deux grands comédiens.

Patrick Dempsey ou encore l’excellente Shailene Woodley font également partie du casting.

A première vue, Michael Mann avait visiblement très envie de raconter cette histoire puisque ce projet est dans les tuyaux depuis près de 10 ans !

Le réalisateur de Manhunter, Collatéral ou Heat choisi ici un angle plutôt surprenant, et décide de nous livrer un film introspectif, assez épuré au niveau de la mise en scène, et qui va vraiment s’intéresser à tous les aspects de la vie de Enzo Ferrari durant cet été la !

La potentielle liquidation de Ferrari, le trio amoureux chaotique, le deuil de son enfant, l’obligation de performance sur les courses auto, les accidents mortels de pilotes, le scénario tente d’aborder trop d’aspects de sa vie en même temps, et c’est peut être ça le plus gros problème :
Essayer de tout imbriquer et nous plongeant au plus prés du personnage et de ses émotions mais sans véritablement investir le spectateur et imposer le bon rythme.

Ferrari se retrouve rapidement piégé par son propre sujet.


Anatomie de couples !

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“L’Enfer n’est rien, face à la femme qu’on a trahi !”

Formellement c’est évidemment tout en maitrise avec Michael Mann, des plans magnifiques, d’une Italie des années 50 sublimée, l’utilisation du numérique dans les cadres toujours savamment dosé, une photographie hyper léchée avec un vrai travail sur la lumière naturelle et la teinte des voitures.

Un régal à ce niveau la ! Rien à dire !

Ferrari va tout de même nous livrer un peu d’action, et se rattrape notamment dans une course mémorable et stupéfiante en guise de climax, le point fort du film pour moi,
les Ferrari et Maserati s’en donnent à cœur joie avec des caméras embarqués sur les cockpits, sur les ailes et portières des voitures, on est dans l’immersion la plus totale.

Ajouté à cela un Sound Design parfait avec un rendu sonore des rugissements de moteurs, doubles débrayages eu autres accélérations furieuses, un spectacle auditif viscéral !


Au final, malgré une fin qui relève le niveau, tout cela parait un peu lisse compte tenu du réalisateur et du sujet, on aurait espéré un peu plus d’épaisseur et de flamboyance.

Une fresque de deux heures sur l’été 1957 d’Enzo Ferrari, un peu déroutante par moment mais qui reste tout de même bien maitrisé, avec en toile de fond la question du deuil et de la reconstruction, mais également un constat d’échec d’une certaine façon.

Pour tout avouer difficile de vous donner mon ressenti sur ce Ferrari , car je pense que j’aurai besoin de le revoir pour en avoir une opinion définitive.

Pour une raison qui m’est inconnue, le film ne sortira malheuresement pas au cinéma chez nous en France,
une décision surprenante de la part des studios, puisque dans le reste du monde le film sort partout en Salles !!!! 🤔

Au lieu de ça, il faudra se contenter de le voir sur Prime Vidéo des le 8 mars 2024.

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