Jacques Audiard représente un des derniers grands poids lourd du Cinéma Français, toujours très en phase avec le monde qui l’entoure et sachant sublimer des Histoires d’hommes ou Femmes ordinaires au destin extraordinaire.
Un Prophète, Deepan, Les Olympiades, le réalisateur enchaine les projets aux sujets à chaque fois différents et toujours avec une mise en scène incroyablement inspirée.
Une fois de plus le cinéaste de 72 ans est la ou on ne l’attend pas , Emilia Perez est donc un conte contemporain qui débute au Mexique ou un chef de Cartel fait appel à une avocate en mal de reconnaissance dans le but de lui trouver une clinique pour opérer sa transition en femme.
Un pitch qui déjà laisse perplexe par son audace et qui « sur le papier » semble un peu casse-gueule mais c’est évidemment mal connaitre tout le talent de metteur en scène du bonhomme qui nous offre la peut être une de ces démonstration d’inventivité la plus aboutie de sa carrière.
Une Femme avec une Femme ! ( Sans Spoilers )
Synopsis : Surqualifiée et surexploitée, Rita use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle : aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.
Le réalisateur emploi la comédie musicale comme moyen de narration avec au centre trois ( voir quatre ) figures de femmes aux problématiques différentes, Se débattant parfois avec le système patriarcal dans le monde professionnel pour Zoé Saldana, ou avec les violences physiques et les détresses psychologiques que cela entraine avec Selena Gomez.
Mais naturellement la performance la plus intense revient à Karla Sofia Gascon qui interprète une Emilia Perez à la fois bienveillante mais inquiétante qui va se confronter à sa transition et qui va avoir bien du mal à délaisser le pouvoir qu’elle possédait dans son ancienne vie.
Jacques Audiard à toujours été fasciné par le mauvais coté de l’être humain mais cette fois ci il y ajoute un récit aux problématiques féminines qui va bien sur aborder la question de la transition de sexe, mais qui va aller bien au delà du changement de genre et d’identité.
Girl’s Power !
Formellement c’est un énorme travail de composition de l’image avec des plans très riches ou les chorégraphies punchy symbolisent certaines séquences narratives et permettent de nous faire ressentir les émotions des personnages plus viscéralement.
Un des gros point fort du film est qu’il à été entièrement réalisé en France et en Studio, un travail bluffant de réalisme avec des reconstitutions d’ambiance sud américaine plus vrai que nature.
Un travail colossal de la part des équipes techniques qui après The Substance prouve à nouveau tout l’investissement et le talent des équipes françaises.
L’aspect « comédie musicale » s’insère parfaitement dans la narration du film avec globalement de très bonnes séquences, même si certaines chansons sont parfois un peu déroutantes et avec des paroles digne d’une Télé Novela bas de gamme,
C’est le seul bémol du film qui selon moi marque les limites de la mécanique dans la deuxième partie du film ou le scénario est forcé de rapidement expédier les enjeux en rajoutant des péripéties un peu forcées et un peu trop chanté !
Un thriller Trans-Narco qui n’est peut être pas le meilleur Audiard selon moi mais qui reste tout de même un spectacle incroyable de mise en scène soignée, avec des performances d’actrices époustouflantes.
Au delà des polémiques moyenâgeuses qu’a provoqué le film, on ne peut que saluer ses trois interprétations, malgré un scénario un peu moins travaillé que d’habitude Audiard nous offre tout de même un film fantasque et original et qui formellement est peut être le plus riche de sa carrière.
too much pour moi 😒
tees chatoyant mais complètement péter au niveau du scénario et pas seulement sur la fin !