Anatomie d’une Chute : Quand l’intime devient horreur !


Note : 5 sur 7.

Il y a parfois des films qui vous font vous sentir tout petit !
Et bien c’est un peu l’effet que j’ai eu en regardant Anatomie d’une Chute
!

Des critiques unanimement dithyrambiques…et à juste titre !

Réalisé par Justine Triet, Le film n’a clairement pas volé sa Palme d’Or, avec un film percutant par son propos et par sa proposition de mise en scène qui sert parfaitement cette histoire d’amour toxique.

La ou le film se démarque c’est dans sa façon d’aborder et réinventer les codes du film de procès, notamment avec une proposition de mise en scène assez bien amené et à des moments cruciaux du film !

On frôle parfois le Docu avec des scènes “tranches de vie” au cœur d’un couple au bord de l’implosion en y explorant et en y décortiquant les moindres aspects de leur vie privée et intime.

Une intensité de cocotte minute qui monte, tout en plongeant par des flash-back, dans le passé d’un couple torturé et dans l’impasse.

Une Famille formidable !

Depuis un an, Sandra, une écrivaine allemande, et Samuel, son mari français, vivent ensemble avec leur fils Daniel, 11 ans, dans une petite ville isolée des Alpes. Lorsque Samuel est retrouvé mort, la police commence à traiter l’affaire comme un homicide présumé et Sandra devient la principale suspecte.

Sandra et son avocat en plein questionnement

L’Échec d’un couple passé à la Loupe !

Une mis en scène sans grandiloquence mais avec une maitrise parfaite du rythme et également un gros travail sur le son notamment dans la scène d’introduction, Ou lors de l’écoute d’un enregistrement ou l’on suit une scène d’engueulade de couple pour ensuite basculer dans le tribunal mais toujours avec le son de la scène qui continue à dérouler.

Le film est rempli de bonne idées comme ça !

Des acteurs tous parfaits dans leurs rôles respectifs, même le chien est incroyable !
Des dialogues extrêmement ciselés notamment dans les plaidoiries entre l’avocat général interprété par Antoine Reinartz, et l’avocat de la défense servi par un Swann Arlaud sobre et juste !

Sandra Hueller est évidemment la figure de proue au centre de cette grosse machinerie, elle porte le film en incarnant une femme ambiguë, à première vu froide mais qui va au fur et à mesure donner une palette de jeu admirablement différentes, avec des moments ou elle nous paraît antipathique et d’autre ou on est complètement en empathie et à ses coté dans l’épreuve.
La encore un prix d’interprétation féminine à Cannes entièrement mérité !

Mention spécial pour Daniel…et son chien,
le film malvoyant de Sandra qui est incarné par un très jeune acteur mais dont on entendra surement parler à l’avenir tant son interprétation est stupéfiante servi par une écriture de son personnage la aussi très complexe.

L’équipe du film savourant sa victoire à Cannes


Une œuvre riche , dense aux émotions, parfois complexe avec un tribunal comme théâtre de témoignages des protagonistes sont pour nous plus des récits de fictions avec d’être une vérité absolue !

Pendant 2h j’étais complétement balancé entre la certitude qu’elle est coupable et l’instant d’après…innocente !

Bourré de petites idées de mise en scène brillante, on sent la réalisatrice complètement en phase avec son sujet et qui retranscrit parfaitement l’histoire d’un couple dysfonctionnel à travers des témoignages de procès, en nous laissant libre de prendre parti ou non !

Certains crie une fois de plus au Wokisme ! Pour ma part ça ne m’a pas sauté aux yeux, du moins ça ne m’a pas dérangé !

Le film n’est jamais manichéen et ne prend jamais parti pour l’un comme pour l’autre et laisse véritablement un sentiment neutre quant à se poser la question :
« Est ce un accident , un suicide , ou un meurtre ?! »


Du DocuFiction ?!? (🚨Spoilers )

On rentre dans l’intimité d’un couple au bord de l’implosion, qui cherche a atteindre une sorte d’utopie égalitaire, qui évidemment n’arrivera jamais !

une vraie inventivité scénaristique comme avec la stupéfiante scène de l’aspirine et du chien qui schématise très clairement la pensée de Daniel quant au ressenti face à ce drame.

Ou comme le fait de switcher de langues en interstice du film à des moments bien précis , comme pour appuyer certains propos de Sandra et ajouté une certaine distance qui la rend encore plus coupable dans l’inconscient !

Justine trièt signe un coup de maitre avec une vraie mise en scène qui surfe certes sur le Woke, mais qui à aucun moment ne paraît oublier l’importance de son sujet qui passe avant tout !

Une Palme d’Or surprenante certes mais tout de même méritée !

Voir le Film :