Comme à son habitude M.Night Shyamalan joue avec nos peurs inconscientes !
Après s’être attaqué à l’immortalité, la mort, ou encore les Aliens , c’est désormais avec la fin du monde que le réalisateur revient bousculé le spectateur dans un hui-clos aux accents presque Hitchcokien.
Knock at the cabin marque donc le retour du prodige Night.Shyamalan, qui depuis presque 30 ans à su marquer d’une empreinte très forte son style, avec un registre qu’on pourrait qualifier de « Fantastique d’auteur » !
Une Fantastique Réalisation ! (Sans Spoilers)
C’est donc avec un film tourné quasiment en hui-clos, que le réalisateur revient en force, ou presque, avec ce qui à fait son fond de commerce depuis des années, à savoir :des personnages inquiétants, mystérieux et enfermés dans leurs convictions, une ambiance qui lorgne du coté fantastique, et un cadrage très maitrisé pour faire ressentir au plus prés les angoisses du film aux spectateurs !
Toute la production du film est globalement soignée, avec une lumière, photo et mise en scène très léchée et soignée, comme sait si bien le faire Shyamalan !
Coté histoire, cette fois Shyamalan à donc choisi la fin du monde comme trame de fond de son récit , avec un histoire qui commence, somme tout, de la manière la plus banale !
Un couple gay part en week-end avec leur fille adoptive, dans une maison de campagne au cadre idyllique, quant la fillette va tomber par hasard sur un colosse du nom de Léonard qui va lui expliquer très calmement qu’il est ici pour empêcher la fin du monde !
Après avoir annoncer la nouvelle à ses « daddys » , le face à face entre le groupe de Léonard et la petite famille va évidemment mal commencer puisque Léonard et ses “collègues” annonce à la petite famille qu’il vont devoir sacrifier l’un de leur membre……Pour empêcher l’apocalypse !
Je m’arrêterai la pour ne pas spoiler et dévoiler toute l’intrigue, mais on retrouve évidemment les grandes obsessions primales de M.Night Shyamalan à savoir : la perte de la foi, le fantastique s’invitant dans le quotidien de gens incrédules, ou bien encore la transmission familiale.
Du Shyamalan presque à son meilleur niveau ?!?
Au casting, on retrouve donc, notre « Drax » préféré, Dave Bautista qui est vraiment impeccable dans son rôle de guide qui se veut rassurant mais au final inquiétant ;
Également Jonathan Groff (Mindhunter, Matrix résurrections), qui incarne un des deux pères de famille et qui tout au long du film, va déballer une large palette dans son jeu d’acteur !
Tous le reste du casting est également investi et la direction d’acteurs est parfaite, les scènes d émotions sont crédibles et tout ce petit monde se cale sur la partition du maitre Shyamalan pour offrir une ambiance globalement assez oppressante.
Je parlai d’ambiance Hitchcokienne en introduction, et c’est vrai que parfois le ton et les cadrages adroits du film , font clairement penser à du Hitchcock, mais bon après emballement ,
il faut essayer de garder la tête froide car le film, selon moi, présente aussi des défauts…
Même si on retrouve l’ambiance inquiétante, fantastique et mystérieuse du réalisateur, on n’atteint malheureusement pas les masterclass de suspense et de fantastique que sont par exemple Incassable, 6ème Sens ou Signes, qui sont pour moi sur le podium des chefs d’œuvres de fantastique et de suspense oppressant.
“Je me considère comme un optimiste qui a peur de beaucoup de choses”
Shyamalan GQmagazine.fr
Knock at the Cabin souffre d’un récit sur-explicatif et va se perdre un peu, et me perdre aussi,
(puisque j’ai du piquer du nez pendant 3 min du film)
à mi-chemin du film, l’histoire va s’enliser quelques peu sur des sujets déjà abordé plus en amont dans le film, alors qu’au contraire va laisser d’énormes zones de flou sur certains développement de l’intrigue.
Une Recette qui fonctionne malgré tout !
Hormis ce petit ventre mou en milieu de film, globalement on retrouve tout ce pourquoi on aime Shyamalan, à savoir un film avec un high concept à l’ambiance frissonnante et inattendue, des métaphores jusqu’à plus soif et bien sur une relation au christique et au mystique avec des personnages enfermés dans leurs convictions.
Shyamalan offre un spectacle ludique et , évidemment, mystique plutôt ressui dans l’ensemble et arrive à jouer avec nos nerfs,
Cerise sur le gâteau , c’est le progressisme dont fait preuve le film mais dans le sens le plus noble et utile, puisque le couple de l’histoire est gay et leur fillette adoptive est d’origine asiatique….
On se dit que c’est, à priori,sans importance mais au contraire Shyamalan ne fait pas les choses au hasard et le fait que le couple soit homosexuel ajoute une variable qui pèsera énormément quant au déroulé de l’intrigue.
Un exemple de film qui manie le progressisme de manière à se mettre au service du récit. Et non pas l’inverse !!
En résumé, selon moi, Knock At The Cabin est un très bon film , mais reste un seulement un « bon » Shyamalan qui pourrait donner tellement plus quant on le compare à ses succès précédents.
J’ai beaucoup aimé également , avec effectivement quelques longueurs ! lais dans l’ensemble un bon Shyamalan !