Retour sur le dernier Biopic en date avec une figure évidemment incontournable de la chanson française le grand Charles Aznavour.
Vous êtes surement en train de vous dire… « Hé Allez, encore un Biopic de plus ! »
Hé Oui, Il faut bien reconnaitre que ces dernières années on ne compte plus le nombres de long métrages réussis ou non retraçant des carrières d’artistes musicaux en tous genres comme Bob Marley, Queen, Amy Winehouse, Elton John, Elvis et même Robbie Williams dernièrement,
Globalement des films assez oubliables hormis une ou deux exceptions, et qui se ressemblent tous énormément dans leurs structures narratives qui s’apparente souvent à des fiches Wikipédia appuyant sur les clichés avec l’enfance difficile, les débuts fébriles, l’ascension vers la gloire, la descente aux enfers, le retour en grâce, etc…La question d’aujourd’hui est donc celle ci : Formidable ou Fort minable ce Biopic ?!
Remarquablement Classique ! ( Sans Spoilers )
Autant le dire tout de suite Monsieur Aznavour ne brille par son audace ni par son originalité,
Le film opte pour une structure chapitrée ou l’on démarre chronologiquement avec les débuts de sa vie d’apatride arménien au sein d’une famille joyeuse mais sans le sou, jusqu’au firmament de son succès.
Pendant deux heures on revient sur les moments charnières dans la vie de l’artiste qui vont forger son désir de revanche sociale, et surtout sa quête de succès au mépris des critiques lui reprochant principalement sa voix voilée et son physique.

Réalisé par Grand Corps Malade et Medhi Izir, le film arrive à nous embarquer par des séquences musicales assez plaisantes avec un Tahar Rahim méconnaissable dans le rôle.
La performance du comédien est impressionnante en arrivant à transmettre « la vibe » Aznavourienne sans jamais tomber dans la mauvaise imitation.
Un travail de préparation de plus d’un an dans lequel il s’est investi à fond aussi bien sur le chant en travaillant sa voix pour coller au plus près de la tessiture de l’artiste, mais aussi dans les performances scéniques et chorégraphiques en reproduisant la gestuelle rythmique d’Aznavour avec une précision chirurgicale.
Le gros point fort du film réside donc dans ces scènes de chants ou d’interprétations diverses car hormis Aznavour on va naturellement croiser tout le gratin musical français de l’époque comme Charles Trenet, Johnny Hallyday, Gilbert Bécaud, ou encore la légendaire « Mome » Piaf interprétée par Marie Julie Baup qui excelle dans ce second rôle et qui ne se contente pas de faire juste une apparition pour satisfaire les nostalgiques mais bien pour apporter un véritable enjeu et une emprise dans une relation ou Edith Piaf vampirise carrément le jeune chanteur à qui l’on ne cesse de rabâcher qu’il est trop petit et qu’il à la voix voilée !
Une autre des qualités du film réside dans La reconstitution des différentes époques qui est elle aussi à saluer à travers un souci du détail d’une France d’un autre temps particulièrement réussi, non seulement avec un travail impeccable sur les décors, costumes, accessoires, mais aussi dans les dialogues et le jeu des comédiens très raccord avec cette France des années 40/50.
Frisson et Frustration ?!
Étant moi même d’origine Arménienne, difficile de ne pas vibrer avec la quantité de scènes touchantes lors de l’intégration d’immigrés Arméniens dans une France occupée avec son lots de discrimination, humiliation et autre remarque raciste !
Malheureusement au delà de la simple corde sensible et des interprétations des comédiens, le film reste objectivement tout de même assez sage et ne gratte jamais le vernis en survolant assez rapidement les zones d’ombres de la vie du chanteur soit pour ne pas écorner l’image d’Aznavour ( Sans doute du au fait que ces proches ont participé à l’écriture du film ) soit par l’admiration que voue les réalisateurs et scénaristes à l’artiste.
Pou résumer une petit déception sur la structure narrative qui aurait pu coller d’avantage à l’incroyable longueur de la carrière d’Aznavour, mais qui au lieu de ça se sent obligé de passer par tous les ingrédients incontournables du Biopic classique : l’enfance difficile , les débuts poussifs, la détermination de l’artiste malgré qu’il soit au plus bas, etc…
Un film qu’on aurait aimé un peu plus âpre et sans se retrouver avec ce petit gout d’inachevé surtout avec une fin si « facile ».
Même si le film tombe rapidement dans un schéma didactique, l’interprétation de Tahar Rahim reste tout de même savoureuse et parvient à porter les deux heures de film sur ses épaules en nous offrant une incarnation bouleversante et tout en retenue de ce monument de la chanson francaise .
Voir le Film :

dommage le discours est vraiment aseptisé !
ca manque d’aspérité oui !