Thunderbolts : Thérapie de groupe ?!

Après le catastrophique Captain America Brave New World, c’est le retour des crises d’angoisses avec le nouveau chapitre de Marvel Studios,
Séance de rattrapage donc avec ce 36ème film de la licence qui reprend un concept qu’on à déjà vu ailleurs notamment avec la Suicide Squad de chez Dc mais qui ici se risque à ENFIN tenter autre chose et sortir un peu le M.C.U du coma !
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Je ne vais pas faire à nouveau le constat d’un Marvel qui depuis la phase 5 oscille entre « moyen » et « très mauvais » comme avec le perfectible Daredevil Born Again ou Ironheart, mais il est quand même bon de rappeler dans quel contexte s’inscrit Thunderbolts.

Toujours cet univers cadenassé aux cahier des charges devenue colossale et très problématique maintenant, mais malgré tout le film arrive toutefois à trouver une certaine dynamique en tentant une approche un peu différente d’un Marvel « classique ».

A ma grande surprise la recette d’allier tous les « seconds couteaux » de l’univers fonctionne relativement bien pour une licence qui avait complètement perdu sa boussole à force d’enchainer les arc narratifs et d’ouvrir des portes d’univers sans jamais les refermer !

Attention on est tout de même très loin d’une révolution ni même une renaissance, le film est blindé de défauts notamment dans sa réalisation toujours aussi « telefilm » ou dans l’écriture de certains personnages, mais au moins niveau scénario on est sur un film avec une approche un peu nouvelle pour Marvel Studios avec un film qui fait office de petite interlude, une parenthèse qui avance un peu plus dans l’univers en permettant à tout ce groupe issue de films ou de séries différents de permettre de poser des fondations nouvelles pour la suite mais sans rajouter (trop) de surenchère.

Faire Plus avec Moins !

Marvel fait son autocritique et s’aventure ( gentiment ) sur un terrain un peu moins familier, On ne passe pas un mauvais moment mais malheuresement on sent bien que l’ambition à été clairement réduite pour ce film ( avec 180 millions de budget ) ce qui à surement contribué à donner un peu plus de matière au scénario.

Composée de personnages troubles,imprévisibles, criminels, dépressifs, bref tous au plus mal, on est clairement aux antipodes de l’image étincelante des Avengers triomphants.

En tête de cortège Yelena Belova toujours incarnée par Florence Pugh qui donne de l’épaisseur à un personnage sous exploité jusqu’à présent et qui sauve clairement le film avec son interprétation d’une héroïne désabusée qui s’interroge sur sa condition et la futilité de ses actions.

Un sous texte « méta » qui fait parfaitement écho à la situation dans laquelle se trouve le M.C.U depuis plusieurs années.

Une anti héroïne qui devient donc malgré elle leader de ce nouveau groupe avec à ses cotés John Walker ( l’ancien Captain America ) lui aussi en pleine crise existentielle,
Bucky Barnes notre Soldat de l’hiver qui maintenant fait de la politique,
Ghost aperçu dans Ant-Man 2,
ou encore le Red Guardian qui lui heu….Bin fout rien en fait !

Une « joyeuse bande » qui va se retrouver pris au piège d’une machination orchestrée par Valentina Allegra de Fontaine ( sorte de Nick Fury du mauvais camp ) devenue maintenant chef de la C.I.A et qui n’a rien trouver de mieux de reproduire le schéma du vilain ultime à savoir : créer un être aux pouvoirs inimaginables et en faire une arme sous son contrôle ( que c’est original ! )

C’est le S !

Le fil rouge du film étant très clairement la dépression avec un groupe de personnes toutes à la ramasse, Marvel s’autorise enfin à faire un pas de coté et à gratter un peu le vernis en explorant sous plusieurs angles les névroses de chacun entre enfances sordides pour certains et regrets d’un passé irréversible pour d’autres.

Le film reste un divertissement et ne vas evidemment pousser trop loin le curseur en restant avant tout un divertissement avec son lot de blagues lourdingues signature d’un Marvel , cependant on cherche ( ENFIN ) à explorer un peu plus son coté sombre à travers la perte de repères de personnages déjà vu, mais surtout avec l’arrivée d’un nouveau personnage au combien perturbé !

Lewis Pullman en Bob alias Sentry est donc le petit bonus, un personnage apparemment inoffensif aux premiers abords et plutôt bien traité dans son écriture malgré les fans de comics qui seront évidemment déçu par le radical changement de son origine story ,néanmoins Marvel arrive tout de même à intégrer ce héros surpuissant au M.C.U d’une façon inédite.

La dimension schizophrène de ce personnage en est évidemment l’attrait principal avec au départ un être innocent mais très instable qui va acquérir un pouvoir incommensurable grace/à cause de Valentina et qui se retrouver propulser comme fer de lance ( pour ne pas dire Mascotte ) de la nouvelle stratégie de reconquête de l’opinion.

un être à la puissance comparable à 1000 soleils aux personnalités multiples…
Franchement qu’est ce qui pourrait mal tourner !?!

Un nouveau personnage intriguant à la fois ami et ennemi toujours à deux doigts de se laisser submerger par son coté sombre ( the Void ) qui permet à la fois de jouer sur la dualité du personnage et de rendre le film certes moins généreux en scène de combats intense mais qui se rattrape en proposant des incursions dans des traumas aux thématiques diverses donnant un ton pour la première fois depuis longtemps…un ton peu plus adulte.

Malheureusement au delà de la découverte de Sentry, on retombe dans la trame classique du film de groupe ou l’on s’éfforce de donner de la place à tout le monde, avec certains arcs narratifs plus développés que d’autre plus mais dont l’absence d’antagoniste clair et un enjeu plutôt évasif donne un enchainement de séquences d’actions sans vrai intérêt.

Avengerz !?

La question de l’exploitation d’une licence est un des points vaguement évoquer, avec Valentina qui veut faire du marketing et ce malgré le produit !

Auto dérision assumée ou cynisme ultime pour Marvel ?!?!…
A vous de choisir comment aborder ce sous texte du film qui m’a personnellement fait doucement sourire !

Des questions de santé mentale au cœur d’un M.C.U qui donne enfin un film au relief différent, Vous l’aurez compris on est loin du film de l’année ou de la résurrection,on reste sur un film un peu moins médiocre que la moyenne de la phase 5 avec une réalisation par moment très approximative notamment dans les scènes d’actions , cependant le rythme de l’ensemble fonctionne plutôt bien grâce à entre autre une Florence Pugh qui arrive à donner un peu de saveur au film et ce malgré un Red Guardian rapidement insupportable !

Une petite interlude qui cherche à recréer un semblant d’engouement avec un angle un peu différent, et réussi à divertir tout en préparant on l’espère ( au vu de la post générique ) un nouveau « terreau » plus favorable pour la suite.