Pris au Piège : Aronofsky met le turbo !

Retour sur cette comédie d’action aux ingrédients classiques mais qui grâce à un scénario jusqu’au-boutiste et un réalisateur de renom, nous offre peut être un des meilleurs divertissements de l’année.

Un film qui a déjà convaincu le public et la critique lors de sa sortie en salles, grâce évidemment à cette valeur ajoutée, le petit + qui fait qu’il sort un peu du lot…Darren Aronofsy !

Quand on connait le talent du réalisateur pour nous creuser ses personnages très caractérisés par leurs profondeurs dramatiques, on se dit qu’une petite comédie d’action aux antipodes du registre auquel il est habitué, ne peut faire que des étincelles…Et c’est le cas !

A la fois barré et surprenant, on plonge avec joie dans la folle journée d’un gentil barman sans histoires qui essaye tant bien que mal d’oublier sa prometteuse carrière dans le Base-ball, et qui va malgré lui se retrouve plonger au cœur d’embrouilles à la sauce gangsters.

Attrape moi si tu peux !

Austin Butler se voit la offrir le rôle titre en incarnant ce mec qui n’a rien demander à personne et qui va être confronté à des situations de plus en plus extrêmes, tout ça à cause d’un chat !

Avec les années 90 en toile de fond et sur un scénario de Charlie Huston, on ne perd pas de temps et on embarque dans ce pur divertissement d’action qui sent bon les années 90 avec un grain d’image un brin « old school », un rythme redoutable, et une écriture qui rappel les comédies anglaise décales à la Guy Ritchie !

Difficile de ne pas penser à la référence en la matière avec le cultissime : Snatch, ou encore à Rock’N Roll A , avec la même recette d’une écriture décalée avec des quiproquos aussi dangereux qu’absurdes, des personnages toujours plus frappadingues et hauts en couleurs, et bien sur un sens du rythme qui fait qu’on ne s’ennuie à aucun moment.

Une comédie et un scénario très cartoonesque ( normal quant on sait que Charlie Huston est aussi dessinateur de comics ) qui colle parfaitement au style d’Aronofsky.

Avec des décors naturels et une chasse à l’homme dans un New York des 90’s ultra bien recomposé, teinté d’une bande son punck-rock, le tout sur une traque effréné ou l’on croise toutes les mafias des différentes communautés, des gangsters « grands méchants » , et des flics véreux !

Rien de révolutionnaire sur le concept, on déjà vu la tram d’un personnage à qui il arrive les pires emmerdes ailleurs (After Hours, Slevin, Burn After reading, …) mais Aronofsky à suffisamment de talent pour insérer quelques trouvailles et éclats de mise en scènes dans des séquences savoureuses, et ou l’écriture, qui reste évidemment bien plus légère en surface que ces précédents portraits comme The Wrestler ou The Whale, offre tout de même un beau panel d’individus tous ultra caractérisés et tous plus ou moins barrés, à la fois drôles, touchants, et dangereux !

Authentiquement drôle !

Le reste du casting qui accompagne Austin Butler participe également à la réussite du film et ce même lorsque certains plus petits rôles sont parfois évacués du récit brutalement, ils restent malgré tout bien utilisés et toujours au service d’un scénario surprenant;

Zoé Kravitz, Liev Shreiber, Vince D’onofrio, Regina King, Matt Smith, un cating 4 étoiles, tous dans des interprétations hors normes avec son lot de quiproquos , de scènes de bastons volontairement « too much », ou de révélations sur certains personnages diablement bien gérés.

Une comédie d’action qui relève clairement le niveau de ce genre laissé un peu à l’abandon par les salles obscures depuis la fin des années 90, et qui à depuis migré vers les plateformes de streaming à notre grand désarroi, puisque pour la plupart , on se retrouve avec des productions souvent médiocres et très faibles scénaristiquement.

Alors oui ça reste bien moins marquant qu’un Requiem for A dream , ou un The Wrestler mais ça n’enlève absolument rien au charme de cette folle épopée, qui ne boxe pas du tout dans la même catégorie, ne cherche pas à en faire trop, et reste tout du long parfaitement maitrisé.

Une ligne fine ou l’on balance entre Action pur jus et dialogues insensées, saupoudrés de cascades, fusillades, et multiples clin d’œil aux années 90 et à l’arrivée d’une révolution considéré comme un gadget à l’époque…internet ( « il construit des sites web ! » )

Au final, certains diront que c’est du Aronofsky light et c’est peut être vrai, mais pour ma part ça été une vrai bonne surprise avec des séquences parfois même désarmantes, on se rend vite compte que le réalisateur est tout aussi investi que ces précédents films , et n’en oublie pas pour autant de soigner ses enjeux dramatiques ou l’écriture de ces personnages.