Prévu pour le 26 novembre au cinéma, j’ai eu la chance de découvrir ce petit thriller New-yorkais présenté au Festival de Deauville cette année.
Réalisé par DavidMcKenzie ( Commancheria, Sur ordre de dieu ) ce thriller à suspense démarre comme une enquête sur fond de lanceur d’alerte dont on s’attend à une bataille judiciaire et corporatiste, et qui rapidement se transforme en un thriller nerveux et original.
L’intermédiaire ( Relay en V.O ) s’appuie sur un concept à mi chemin entre espionnage industriel et thriller d’action, ou l’on suit une jeune femme récemment licencié d’une multinationale pharmaceutique, qui détient plusieurs preuves de fautes graves commises par l’entreprise, et qui va chercher une aide de n’importe quel type pour pouvoir assurer sa propre sécurité tout en divulguant ses documents compromettants.
Une lanceuse d’alerte en devenir qui, après plusieurs rendez vous infructueux avec des cabinets d’avocats bien trop frileux à l’idée d’entamer une bataille judiciaire avec une telle entreprise, reçoit finalement un étrange numéro de téléphone d’un soi disant service dont on lui garanti sa protection ainsi que celles de ses révélations !
La jeune femme va alors se retrouver au cœur d’un dispositif qui la dépasse et va se faire aider par un mystérieux consultant/ange gardien virtuel qui lui confie des instructions à respecter à la lettre !
Fast tchat !
Au casting on retrouve Lily James ( Sarah ) dans le rôle de la victime qui va chercher à tout prix à se sortir de cette situation dans laquelle l’ancienne employée de cette multinationale pharmaceutique est victime de pressions et de menaces en tous genres allant de la voiture incendiée jusqu’à l’intimidation.
Dans le rôle de l’intermédiaire on retrouve Riz Ahmed ( Ash ) qui campe une sorte de détective d’un nouveau genre, chargé de proteger les données sensibles et de faire « tampon » entre des sociétés corrompues et des lanceurs d’alertes.
Un homme aux méthodes minutieuses, qui à première vue semble muet, en communicant uniquement par le biais de son clavier dictant à un service de relais téléphonique chaque conversation avec sa cliente, protégeant à la fois la victime, en réunissant suffisamment de preuves pour pouvoir par la suite faire pression sur la firme pharmaceutique, et son anonymat auprès des agresseurs !

Un film qui pose doucement les bases d’un thriller d’espionnage industriel dans lequel on plonge sans mal grâce notamment à sa réalisation dynamique et à la mise en place de son dispositif qui dans la première partie du film fait des étincelles et rend le jeu du chat et de la souris encore plus captivant avec une gestion du rythme et du suspense qui fonctionne parfaitement.
Dans un New-York filmé sous tous les angles, on se prend vite au jeu de piste faits de téléphones prépayés, de messages codés, et de trajets sous haute surveillance, de Times Square à Chinatown en passant par Grand central Station, l’aéroport JFK ou les rues de Manhattan, le film est une carte postale grandeur nature de la « grosse pomme » intégrant la ville comme un personnage à part entière tantôt salutaire et tantôt problématique !
Surprenant…Jusqu’à un certain point !
Un thriller sous tension qui sort nettement du lot grâce à son concept non pas inédit, mais plutôt peu utilisé, ou l’on découvre un homme qui exerce une profession de l’ombre et pour qui l’invisibilité constitue la règle N°1 à ne jamais transgresser.
Un homme condamné à une vie solitaire, qui se dévoile lentement et dont Riz Ahmed amène une forme d’empathie pour ce personnage un brin idéaliste mais à l’éthique morale inébranlable.
Une sorte de super héros administratif dont les méthodes ressemble plus à celles d’un hacker ou d’un détective ultra prudent, jusqu’à ce qu’il tombe sur Sarah qui va lui faire transgresser toutes les règles !
Dans le rayon des bonnes surprises, on retrouve aussi Sam Worthington toujours impeccable, cette fois dans le rôle du leader de l’équipe de surveillance qui va évidemment être chargé de traquer l’ex employée ainsi que la personne qui l’aide !
Le réalisateur David Mac Kenzie est un habitué des thrillers a suspense et de la gestion du rythme, ce qui se ressens une fois de plus ici avec un film surprenant dans son scénario, qui ne perd pas de temps, et qui structure assez bien son récit pour ne pas nous perdre malgré des conversation téléphoniques qui parfois s’étirent un peu.
On peut regretter toutefois le dernier quart du film avec un scénario qui bascule pour moi beaucoup trop dans la facilité, et bien moins abouti que le reste du film avec des twists scénaristiques sortis de nul part et qui détonnent vraiment avec le soin apporté dans la première partie.
Disponible le 26 novembre en Salles, je vous recommande tout de même ce petit thriller sympathique qui, même si ce n’est pas le film de l’année en terme d’aboutissement, regorge tout de même de bonnes petites idées, avec comme décor l’effervescence bouillonnante New Yorkaise, et dont le rythme parvient à nous captiver.