Les 4 Fantastiques : Marvel se remet à faire du cinéma !

Des la sortie des premières Bandes Annonces le public était assez curieux de voir si ce groupe mythique de l’univers Marvel arriverait enfin à amener une dynamique nouvelle à la franchise qui depuis la phase 5 enchaine les déceptions.

Pendant des mois les spéculations sur la qualité du film ont fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux avec ceux qui pensaient qu’on allait avoir forcément droit à un énième film Marvel raté, et ceux qui au contraire nourrissaient l’espoir d’un film qui prenne enfin un peu son sujet au sérieux.

Pour couper court immédiatement au suspense et répondre à la question fatidique :
Est ce que ce 4 fantastiques est le meilleur Marvel et la meilleure adaptation de tous les temps ?!
Clairement Non…Cependant même si le film comporte des défauts, on à enfin droit à un film qui se suffit à lui même de la part de Marvel Studios avec des personnages un minimum développé, une direction artistique très réussi, une histoire divertissante et des enjeux émotionnels un minimum soignés.

Ce 4 Fantastiques ouvre donc le bal de la phase 6 avec une entrée en matière prometteuse qui redonne un peu d’espoir quant au futur de la franchise qui va rentrer dans la dernière ligne droite avant la réunion de tous les « Super » dans le Avengers Doomsday prévu en décembre 2026.

Simple mais efficace !

Au rayon des bonnes surprises déjà le film se passe sur une terre différente dans un univers parallèle avec une direction artistique qui n’est pas sans rappeler celle du T.V.A dans la série Loki ( normal puisque c’est la même directrice artistique ), un parti pris qui des les premières minutes rappel l’univers à la fois coloré et un peu kitsch de Jack Kirby et Stan Lee des premiers comics books 4 fantastiques.

Des les premières minutes du film on se retrouve plongé direct au cœur des années 60 dans le Baxter Building de la terre 818 ( donc pas celle du M.C.U ), une dimension parallèle dans laquelle le retro futurisme est omni présent dans plein d’objets ou de véhicules, et dans laquelle les 4 Fantastiques sont déjà complètement implantés dans le paysage culturel et connus du public pour avoir déjà participé à des batailles héroïques.

On ne s’embarrasse pas du traditionnel volet des origines story pour nous raconter comment chacun à obtenu ses pouvoirs grâce aux rayons cosmiques bla bla bla,
le film se concentre sur un monde déjà complètement habitué aux attaques de créatures aliens ou de monstres tentaculaires en plein New York, avec un court résumé de leurs débuts et leurs exploits à travers un faux reportage de tv qui résume tout en quelques minutes ce qui laisse par la suite le champ libre pour s’intéresser à la véritable histoire.

4 protecteurs de la terre 818 qui vont bientôt se retrouver face à une messagère de bien mauvaise augure en la personne de la surfeuse d’argent venue annoncer l’arrivée prochaine de Galactus !

Des éléments solides !

Il est d’adage de dire que la clef du succès dans les films de super héros c’est d’avoir un bon méchant !
hé bien c’est complètement vérifié dans ce film avec un Galactus incroyable aussi bien au niveau des effets visuels que dans l’interprétation de l’acteur Ralph Ineson (déjà aperçu dans Misanthrope) un acteur sous coté et doté d’une voix ultra caverneuse et grave qu’il rend le colossale Galactus instantanément crédible !

Terrifiant, menaçant, spectaculaire, la caractérisation du personnage des comics est plutôt bien respecté et devient à ma grande surprise le principal attrait du film selon moi !
une réussite dans le visuel mais aussi dans le sonore avec des effets de sound design, qui résonne dans ma tête depuis que j’ai vu le film, des qu’il utilise ses pouvoirs !

Du coté de nos héros la aussi le soin apporté au traitement de chaque membre donne une vraie incarnation au groupe, la femme invisible Susan Storm interprété par Vanessa Kirby devient le personnage centrale de la bande autour duquel des enjeux cruciaux sur l’avenir de la planète repose !

Pedro Pascal en Mister Fantastique (même si il fait du Pedro Pascal ) reste correct dans l’interprétation avec son coté scientifique un peu autiste faisant passer la logique avant tout,
Johnny Storm interprété par Joseph Quinn joue lui aussi un rôle important dans l’intrigue principal et ne se contente pas d’être juste le « sidekick » aux blagues lourdingues.

La dynamique du groupe et la caractérisation de chaque membre fonctionne assez bien, le seul personnage un peu sacrifié reste Ben grimm alias La Chose qui toutefois la encore est assez fidèle à l’esprit des comics, mais reste un peu moins développé par rapport au reste de ses camarades.

Les Bases de la recette !

La réalisation de Matt Shackman fait un travail remarquable dans les relations et l’évolution des personnages ainsi que dans les séquences d’action qui même si elles sont peu nombreuses, demeurent bien maitrisés avec toujours en thème central du film : la famille.

Marvel semble faire table rase avec ce film en ne s’accrochant pas à absolument interconnecter le multivers avec des caméos ou des éléments du M.C.U, mais à simplement se concentrer sur l’essence même de ce qu’était les comics 4 Fantastiques à la base en assumant complètement le coté kitsch et un peu naïf des comics de l’époque mais toujours avec respect et sans le tourner en ridicule.

Une transposition du comics en film qui garde toute sa saveur et cherche ni plus ni moins qu’a divertir en impliquant le spectateur dans des séquences globalement réussi notamment dans celles dans l’espace, et qui sont du plus bel effet !

Grace à une mise en scène bien maitrisé et des effets visuels soignés on est immédiatement au coté du groupe qui trouve très vite une dynamique entrainante.
Ajouté à cela une musique de Michael Giacchino qui nous offre enfin un Marvel avec un thème héroïque qui colle parfaitement au groupe et dont on se souvient en sortant de la salle.

Avec les meilleures intentions !

Au rayon des problèmes on à aussi malheuresement la curieuse sensation en sortant de la salle que le film à été un peu tronçonné au montage avec des éléments ultra (trop) développer, et d’autres au contraire passé à la moulinette.

Le film reste tout du long scénaristiquement plutôt solide notamment dans les interactions entre Susan Storm et Reed Richards mais tombe un peu parfois dans le surexplicatif ou dans la facilité avec des échanges pas inintéressant mais un peu vain au vu de la menace.

A sa décharge la aussi le film reprend le ton du comics original avec parfois ce coté candide ultra présent dans l’œuvre originale.

Ce qui paraissait comme un handicap à l’annonce de la sortie du film devient selon moi la plus grande force du film en embrassant complètement le coté rétro et un peu naïf de l’univers de Jack Kirby.

En étant hors du circuit Marvel Studios habituel, ce 4 Fantastiques semble libérer de toute contrainte scénaristique et nous offre au final un divertissement de super héros comme on aimerait en voir plus souvent.
Ce n’est pas parfait mais on est tout de même bien plus proche de l’écriture solide des premières phases avec un soin apporté aux traitement des personnages mais aussi à l’écrin du matériel original.

Un bel hommage à Kirby et une scène post générique qui met en place le futur du M.C.U vous feront un peu oublier la pitoyable phase 5 en redonnant un second souffle.
Reste à savoir si la suite des événements suivront cette nouvelle ligne directrice sans retomber dans la facilité !