Comme à son habitude Apple Tv+ à la don de nous surprendre avec bon nombre de séries et de films qui s’aventure sur des sujets variés et pour la plupart assez aboutis.
Après Ridley Scott ou Martin Scorcese , c’est maintenant au tour de Paul Greengrass de s’essayer au streaming, le réalisateur de 70 ans connu pour sa maitrise de la caméra à l’épaule avec entre autres la saga Bourne ou encore Greenzone, à lui aussi basculé chez la firme à la pomme pour nous offrir un film catastrophe inspiré de faits réels.
Un réalisateur de renom qu’on avait un peu perdu de vue ces derniers temps avec de petites productions plus obscures, mais qui revient cette fois aux affaires avec une production solide et un scénario cruellement actuel.
Après Vol 93, Greengrass revient au film catastrophe inspiré d’une histoire vraie dans laquelle on va suivre la course à la survie d’un bus scolaire et de ses occupants au cœur de l’incendie le plus ravageur, gigantesque, et meurtrier qu’a connu la Californie de son histoire.
Des événements que nous avons tous suivis aux actualités, et qui, d’année en année, gagnent en violence !
Avec sa réalisation quasi documentaire et son intérêt pour des évènements politiques ou à forte portée symbolique, Greengrass s’impose comme le choix évident pour un tel sujet, et prouve qu’à 70 ans, il n’a rien perdu de sa précision, livrant ici l’un de ses films les plus immersifs.
On retrouve un réalisateur qui semble complètement investi pas son sujet, avec une mise en scène brillante dans laquelle on ressent l’intensité du feu tout en relatant le plus fidèlement la somme d’évènements et de réactions en chaine qui ont conduit au plus gros incendie jamais vu.
Renaitre de ses cendres !
Synopsis: Au cours de l’un des incendies les plus meurtriers de l’histoire des États-Unis, un chauffeur de bus scolaire rebelle et une enseignante dévouée se battent pour sauver 22 enfants d’un brasier terrifiant.
Tout part d’un simple incident technique : un câble de transformateur décroché, quelques étincelles, et une végétation asséchée par plus de 200 jours sans pluie. En quelques secondes, l’incendie démarre, attisé par des vents violents, et se transforme en brasier incontrôlable.
Malgré leur courage et leur dévouement, les pompiers se retrouvent vite dépassés par l’ampleur du sinistre.

Greengrass nous plonge dans cette course contre la montre avec une mise en scène immersive, quasi sensorielle. Chaque crépitement, chaque retour de flamme se ressent physiquement. Loin d’un simple film catastrophe, The Lost Bus propose une reconstitution méthodique des événements, sans pathos inutile, mais avec une tension constante.
Matthew McConaughey y livre une performance magistrale dans le rôle d’un chauffeur de bus marginalisé, contraint de sauver un groupe d’enfants au cœur de ce chaos. Il incarne un anti-héros rugueux, bouleversant, qui donne toute sa force humaine au film.
Un spectacle épatant et haletant dans lequel on est crispé à son siège à la fois par l’étendue et aussi la rapidité de propagation, prenant tout le monde de court à commencer par les services d’urgences.
Un récit aussi brulant que glaçant !
Un film catastrophe qui relève du tour de force pour Paul Greengrass, que l’on croyait un peu éteint, et qu’on avait un peu perdu de vue après des projets moins marquants comme The Mission ou 22 July, revient ici au sommet de son art.
Il entremêle brillamment fiction et images réelles tournées par des survivants, dans un montage d’un réalisme presque traumatique.
Un des autres points forts du film c’est de rendre l’ampleur de la catastrophe ultra lisible pour le spectateur grâce à une mise en scène entre cellules de crise d’urgence avec tous les différents services tentant de contenir au mieux l’incendie, et de l’autre coté la vision d’apocalypse depuis le point de vue des habitants cernés par l’ampleur et la rapidité des flammes.
La retranscription est dingue de réalisme mais pas si surprenante puisque Greengrass entremêle image de fictions et images amateurs tournés par les véritables rescapés, sans aucune disparité et avec un montage remarquable.
Dans une scène-clé, le chef des opérations d’urgence prend la parole, le regard vide, la voix blanche : « Ce n’est malheureusement que le début. » Une déclaration aussi brève que dévastatrice, qui fait basculer le film du registre catastrophe vers un constat environnemental implacable.
La Californie brûle… et avec elle, une certaine idée de normalité.
Seul regret à faire sur ce film, c’est de devoir se contenter du streaming au lieu d’en profiter dans une vraie salle de cinéma, pour un divertissement digne des grands films catastrophes de l’époque !
Ce film est passé sous tous les radars, et c’est incompréhensible tant il mérite d’être vu.
Faites-moi confiance : vous y penserez à deux fois avant de laisser les braises couver.
grandiose 😵🤯
On est d’accord ! 👍