Source©:Netflix.com

Note : 4 sur 7.

Avec cette troisième saison de sa série anthologique, Ryan Murphy frappe à nouveau très fort en s’attaquant cette fois à un gros morceau de l’histoire criminelle des U.S.A, rien de moins que le serial killer le plus extrême et le plus célèbre de l’histoire.

Une série qui à déjà prouvé à deux reprises le génie de Ryan Murphy pour nous narrer des histoires toujours plus glauques mais avec un talent incomparable de mise en scène et d’écriture pour aborder ses faits et destins tragiques.

Deux saisons qui sont clairement des chefs d’œuvres de structures narratives avec à chaque fois un showrunner qui s’adapte à ses histoires pour repenser son approche.

Après le choc de la première saison avec Jeffrey Dahmer ( ma préférée ), et la stupeur d’une deuxième saison différente mais tout aussi incroyable avec les frères Menendez, Ryan Murphy semble ne pas en avoir fini de nous faire frissonner en montant d’un cran supplémentaire dans le macabre et le morbide avec cette nouvelle saison et à nouveau un angle différent.

On part cette fois dans les années 40 dans le Wisconsin, découvrir la vie de cet homme qui à des rapport plutôt…Bizarre avec sa mère !


Allo maman shizo !

Avec un Charlie Hunnam méconnaissable dans la peau du serial killer, l’acteur est tout aussi glaçant et investi qu’Evan Peters avec Dahmer , on sent que la préparation pour le rôle à été intense en arrivant à nous faire complètement oublié son aura de biker/beaugosse, pour se glisser dans la peau d’un tueur complexe sous la coupe d’une mère castratrice, avec un travail sur la gestuelle, le regard, jusqu’à cette petite voix fluette ultra dérangeante.

La série démarre par la relation ultra malsaine entre mère et fils evidemment centrale, et qui joue un rôle majeur dans le développement de la psyché du jeune Ed Gein qui des l’école commence déjà à ressentir une fascination certaines pour les images et photographies chocs de tête réduites.

A la fois Castratrice, toxique, mentalement instable, des le début on est plongé dans ce contexte ultra malsain au cœur du froid hivernal du Wisconsin dans lequel on découvre un garçon de ferme un peu « simplet » soumis à sa mère pour qui les femmes qui plaisent à son fils sont des  » Pandore » ( rapport au mythe religieux ) et qu’il faut qu’il reste pur et éloigné de toutes ses « catins » !

Un décor planté qui met direct dans l’ambiance !

On retrouve cette atmosphère lourde faite d’une photographie jaunâtre et poisseuse avec en fond sonore des lentes sonorités morbides au violon, scènes après scènes on se rend vite compte que notre ami Ed à développé toutes sortes de déviances et de troubles mentaux en rapport naturellement avec cet endoctrinement quotidien.


Source©:radiotimes.com
La fleur du Mal !



Comme à son habitude Ryan Murphy remonte doucement le fil de la vie d’Ed Gein pour tenter de comprendre les origines du « Mal », pour arriver lentement à l’insoutenable et à toutes les atrocités commises allant du fornicage de cadavres à la création de meubles en peau humaine.

Des scènes chocs mais pas si présentes que ça puisque Ryan Murphy va surtout mettre l’accent sur le rapport mère-fils mais aussi sur la romance (volontairement exagéré ) entre Ed Gein et Adeline une jeune femme tout autant perturbé mentalement.

Un personnage féminin qui comme lui partage son gout et cette fascination pour le macabre allant jusqu’au se faire passer en douce des photos de camps d’exterminations Nazies comme des enfants s’échangeraient des cartes Pokémon !

La série n’est pas plus choquante visuellement que les saisons précédentes, on reste dans les standards des autres « Monsters » mais le frisson vient plutôt de l’atmosphère et des contextes des différentes tranches de vie d’Ed Gein avec des comédiens tous absolument parfaits dans leurs rôles à commencer bien par Charlie Hunnam qui est juste phénoménal dans sa façon d’interpréter ce grand benêt à la fois schizophrène et pervers adepte de nécrophilie.


Moteur, Action, Criez !

Ce qui change radicalement par rapport aux deux premières saisons c’est qu’au delà d’un conte horrifique basé sur des faits réels, Ryan Murphy fait cette fois volontairement un pas de coté, une sorte de bilan et d’introspection pour tenter de comprendre comment aujourd’hui le public est complètement familiarisé par l’horreur et la violence à travers l’image.

La série fait donc des va et vient entre le parcours personnel d’Ed gein et son importante influence sur le cinéma à travers des séquences mettant en scène Hitchcok lui même et ses recherches faites en amont sur Ed Gein dont on sait qu’il s’en ai servi comme inspiration pour le personnage mythique de Norman Bates.

De la préproduction de Psychose avec discussions entre spécialistes du tueur et Alfred Hitchcok, jusqu’au parcours personnel d’Anthony Perkins pour le rôle,
Ryan Murphy semble tellement à l’aise avec son sujet qu’il se permet de faire un parallèle entre cinéma et réalité, le tout avec un montage remarquable !

Ils en voudront toujours plus…Il n’y a pas de retour en arrière possible !

Alfred Hitchcok

Idem pour Tobe Hooper qui arrive peu après, et a lui aussi à droit à un épisode dédié, avec à nouveau l’influence de Gein sur Massacre à la Tronçonneuse, et un discours encore plus fort sur la banalisation de l’horreur dans une Amérique en plein guerre du Vietnam.

Deux œuvres iconiques qui ont révolutionné ,chacun à leur manière le cinéma d’horreur, des séquences qui raviront tous les amateurs du genre, et qui permettent d’un peu mieux comprendre à la fois la fabrication de ces films devenues légendaires, mais également de poser des questions sur le cinéma actuel d’horreur dont on nous abreuve, et enfin de découvrir l’impact sur une société qui cherche elle aussi le sang et la surenchère visuelle constamment !


The Ryan initiative !

Si la première partie de la série reste plus ou moins dans les standards des saisons précédentes, la deuxième partie vire de bord petit à petit, pour se finir avec deux derniers épisodes ou le scénario tourne radicalement…peut être trop !?

👉Section Spoilers 🚨

Le choix de basculer dans la schizophrénie scénaristique au même stade que son personnage est évidemment une idée hyper intéressante et brillamment mise en scène , seulement elle intervient beaucoup trop tard dans le récit selon moi et laisse tout de même un peu perplexe sur certains points notamment dans les deux derniers épisodes.

On bascule beaucoup trop radicalement, déjà avec ce personnage d’Adeline qui bizarrement occupe beaucoup de place, certes la personne a réellement existé mais l’implication dans la série à été énormément exagérée voir romancé, et surtout pour se rendre compte qu’au final c’est probablement une hallucination d’Ed depuis le début ?! ( et j’en suis toujours pas sur ! )

Ensuite avec ces deux figures féminines vénérés par le tueur qui se trouve être le bon et la mauvais coté de sa maladie , révèle l’ampleur de sa schizophrénie,
un idée encore une fois intrigante mais qui intervient beaucoup trop tard dans la série qui jusque la optait pour un ton premier degré.

Alors oui, des les premiers épisodes on sait donc que l’histoire est romancé et ne reflète pas à 100% l’exactitude des faits, mais l’épisode final s’écarte tellement radicalement, qu’on frôle la sortie de route !

Peu d’interrogatoire, pas de scènes de sa condamnation, l’histoire réel est complètement occulter pour s’embarquer dans une sorte de réalité alternative qui fait un peu esbroufe scénaristique.

Entre le clin d’œil à Mindhunter sympathique mais impossible chronologiquement et pas franchement utile, les correspondances de lettres avec Richard Speck pour finir sur le fan club avec Bundy, Manson, Kemper en tête de cortège…Une fantasmagorie lunaire ou l’on ne sait plus ce qui est réel de ce qui ne l’est pas !
Une volonté encore une fois sans doute assumé de la part de Ryan Murphy pour nous troubler , mais sa nécessité de marteler au spectateur l’influence de Gein sur les autres tueurs célèbres qui suivront, à poiur effet de délaisser totalement le récit principal !

On comprend l’intention mais l’exécution, bien que remarquable sur la forme, tombe un peu à plat !

A trop vouloir en faire on se retrouve avec un espèce de cross over du crime des 70’s ( période très importantes chez les tueurs en série ) qui laisse plus de questions que de réponses, préférant mettre d’avantage l’accent sur l’influence et l’impact de Gein sur la pop culture.

Ce qui est sur avec cette nouvelle saison c’est que Ryan Murphy fait une rupture très nette par rapport au schéma habituel et à l’envie de coller au plus près de l’exactitude des faits.

Cette fois le showrunner tente quelque chose de nouveau en mêlant fiction et réels avec non seulement des éléments de la vie d’Ed Gein complètement romancés, mais surtout avec cette approche complètement nouvelle en mettant la lumière sur la macabre influence du tueur par la suite.

Dérangeant, choquant, fascinant, déroutant c’est à nouveau un quasi sans faute, avec un sous texte passionnant et hyper intéressant sur le rapport du cinéma à l’horreur interrogé pour la première fois par Ryan Murphy.


Au final cette saison n’est clairement pas la meilleure pour moi, mais reste ultra intéressante de par les questions qu’elle posent sur le rapport à la violence.

La recette du frisson est toujours aussi maitrisée, seul regret ce final qui déroute en étant trop radical à mon gout, espérons que pour la prochaine saison ( prévue pour 2026 ) Ryan Murphy se remettra un peu plus sur les rails sans avoir besoin de tomber dans la surenchère.

Voir la Série :

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4 Comments

  1. le personnage devrait revenir en saison 4 donc niveau crédibilité faudra repasser puisque l histoire se situera au debut du 20eme siècle ! 🤣Ryan Murphy en mode avengers

    1. Très bizarre effectivement, a voir tout de même , mais j’espère qu’on ne part pas dans une marvelisation oui !

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