Source©:Les Numériques

Note : 3.5 sur 7.

Après de longues années d’attente et de doute, Danny Boyle à finalement cédé aux sirènes d’une suite de son film surement le plus culte 28 jours plus tard sorti en 2001, un des chef d’œuvre dans le genre.

Ce nouveau volet de la saga d’infectés made in England est donc disponible en V.O.D depuis peu, et marque le début d’une toute nouvelle trilogie qui sera développé prochainement.

On peut dire que le réalisateur de 68 ans n’a rien perdu de son inventivité et sait toujours autant surprendre et prendre le spectateur à contre pied avec des thématiques humaines fortes et un scénario qui va assurément faire grincer des dents !

Formellement aussi le film est déroutant, On retrouve bien sur les séquences frénétiques et la réalisation parfois viscérale et marque signature du réalisateur britannique, mais cette fois utilisé de manière inédite avec des technologies nouvelles comme pour apporter encore un peu plus d’immersion et de sensationnalisme dans une Angleterre infectée depuis 28 ans et qui à du évolué, muté pour survivre.


Land of the Dead !

Difficile de renouveler et de révolutionner véritablement un genre, un peu comme les super héros, qui arrive à bout de souffle avec quantité de films ou séries dont on nous a abreuvés ces dernières années,
28 ans plus tard partait donc déjà avec ce handicap, un récit qu’on à déjà vu 100 fois ailleurs mais avec un contexte et une trame scénaristique qui permet d’explorer un trio familial sous un angle un peu différent.


Spike âgé de 8 ans né dans une Écosse infestée et va devoir subir le traditionnel « rituel initiatique » en terre hostile accompagné de son père, pour y apprendre les rudiments de la survie en zone infectée.

Entre dialogues d’expositions du bestiaire « zombies » et courses poursuites dans les bois la première partie nous fait redécouvrir cette univers particulier avec un rythme proche d’un épisode de série tv doté du schéma classique de l’exploration de deux personnages en terre zombies.

Aaron Taylor Johnson reste bon dans son interprétation d’un père maladroit et toxique qui veut faire de son fils un survivant, un vrai !
Un personnage qui reste au final assez caricatural dans son écriture, mais le duo père-fils arrive sans problème à nous replonger dans cette Angleterre tantôt lugubre tantôt verdoyante avec ces hordes d’infectés fonçant à toute allure.

Dans La deuxième partie c’est cette fois au tour de la mère malade interprétée par la brillante Jodie Comer d’être entrainée par son fils en terre hostile pour tenter de trouver un remède à sa maladie, le récit bascule alors dans un rythme beaucoup moins soutenu en tentant l’introspection et le symbolisme grossier qui n’amène pas grand chose au final excepté l’apparition d’un Ralph Fiennes qu’on aurait aimé voir intervenir bien avant !


Un anti « La Route » !

Avec les « Alphas » leaders zombies implacables boostés aux stéroides et dont les attributs débordent dans tous les sens, et les « Rampants » plus lourd et plus insidieux, Danny Boyle se lâche et fait des merveilles en adaptant constamment ces techniques de réalisation au style de l’infecté, le réalisateur surprend une fois de plus avec des séquences qui marquent ( comme celle de l’accouchement dans le train ) grâce à l’utilisation de caméras d’Iphone et de prise de vues inédites, il arrive à insuffler une sensation de réalisme quasi documentaire tout au long du film.

Un processus à double tranchant car ce qui en fait sa plus grande force et aussi paradoxalement sa plus grande faiblesse.


Avec également le retour d’Alex Garland au scénario ce nouveau chapitre de la saga comporte quelques moments intéressants pour son aspect ultra immersif mais avec un scénario trop poussif qui cherche à faire des allégories de partout ( Brexit, masculinité toxique, déconstruction du patriarcat, etc…) et qui parait plus soucieux de ne froisser aucune sensibilité plutôt que de se tenir à un vrai récit survivaliste, on se retrouve vite dans un voyage initiatique ou les dangers sont assez rapidement déjoués et dans un scénario condamné à se « marveliser » sur le final en introduisant de nouveaux enjeux pour le prochain volet.

L’idée d’utiliser le genre du film de zombies pour raconter la quête initiatique d’un jeune garçon est un procédé déjà vu mais efficace si il est bien utilisé, malheuresement ici on est loin d’une écriture aussi brillante que des masterclass dans le genre comme 28 jours plus Tard ou La Route , avec un récit qui plus il avance et moins on à peur pour ce jeune héros avec des rencontres inattendues mais à aucun moment véritablement dangereuse ou tout du moins suspicieuse.

Sans atteindre le top de la filmographie de Danny Boyle, on peut au moins lui reconnaitre qu’il n’a rien perdu de son audace dans la prise de risque et dans sa vision de réalisateur et que rien que pour la technique le film vaut le coup d’être vu, néanmoins si vous vous attendez à une prouesse du même niveau que le film original vous serez assurément déçu de voir un film qui cède un peu facilement aux injonctions de notre époque au détriment d’un film au scénario bien moins palpitant que sa réalisation.

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6 Comments

  1. soporifique complet ce film , heureusement le jeune acteur est la pour le sauver d’un naufrage !

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