Aujourd’hui une Reco-Retro qui revient sur un petit film indépendant, sous coté et trop souvent oublié,
Very Bad Things fait partie de ses petites surprises découvert ado en VHS ( #coup de vieux ! )
Pour ceux qui ne l’aurait jamais vu, on est à mi chemin entre comédie déjantée et thriller à l’humour noir, cet inclassable petit film indépendant nous embarque dans une spirale destructrice complètement barrée, avec un scénario qui va grimper crescendo dans l’absurde et le macabre.
Réalisé en 1998 par Peter Berg, le film nous immerge dans une virée à Las Vegas de cinq potes fêtant l’enterrement de vie de garçon de l’un d’eux !…Ça vous rappel quelque chose non ?!
Hé bien ça devrait puisque le Very Bad Trip de Todd Phillips sorti quelques années plus tard s’en est très largement inspiré.
Brillamment malsain !
Synopsis : Quelques jours avant son mariage avec Laura, Kyle décide d’enterrer sa vie de garçon avec quelques copains, lesquels organisent une virée à Las Vegas.
Laura voit d’un mauvais œil cette sortie, obsédée par un mariage qu’elle attend depuis toujours.
Tous les curseurs de cette comédie noire ultra acide sont poussés à fond et donne un résultat explosif, en s’enfonçant au fur et à mesure des situations de plus en plus dans l’abjecte avec un groupe de personnes en apparence équilibrés mais qui vont peu à peu devoir se révéler être tous plus ignobles.
A l’instar de Very Bad Trip qui sortira quelques années plus tard , cette virée entre potes à Las Vegas est bien plus acide et bien moins sage que son homologue de 2009.
De l’embrouille de couple au guichet administratif en passant par des allusions sur les enfants handicapés de l’un ou les jugements misogyne sur la femme de l’autre,
Very Bad Things s’autorise tout ( surtout le pire ) pour devenir pendant 1h40 un crescendo de violence ( parfois involontaire ) ou le moindre petit accroc va prendre des proportions démesurées.
L’exemple le plus probant restera pour moi l’embrouille du monospace sur le parking entre les deux frères qui reste absolument jouissive ! 😂
« Il est grand temps que t’apprenne à tirer la chasse comme un grand ! »
Au casting on retrouve Jon Favreau ( avec 15 kilos de moins ) en futur marié complètement soumis à sa femme, Daniel Stern, Jeremy Piven ou encore Leland Orser.
Un casting purement années 90 dans lequel l’excellent Christian Slater se retrouve en leader de cette joyeuse bande en incarnant Boyd, un agent immobilier complètement fêlé et adepte des techniques de développement personnel qui semble savourer chaque fois qu’il y a une situation impliquant mort et dissimulation de corps !
Inarrêtable dans se rhétorique, Boyd est un véritable psychopathe en puissance prêt à tout pour arriver à ses fins et qui va entrainer tout le monde dans sa chute.
Un rôle dans lequel l’acteur se lâche totalement et va nous offrir des séquences mémorables ( comme la scène de combat avec Lois 🤫 ) !
Bien évidemment pour contre balancer ce casting de personnages masculins peu recommandable il fallait une future mariée tout aussi mémorable ( et tout autant fêlée !)
La encore, cast parfait en choisissant Cameron Diaz qui venait tout juste de sortir de Mary a Tout prix, et qui incarne Laura une femme qui ne vit uniquement dans le but de se faire conduire à l’autel un jour!
En effet dire que Laura attend son mariage serait un euphémisme !
Pour elle l’obsession est tellement intense que cette jeune femme en apparence solaire va se transformer peu à peu en futur mariée « Terminator » prête à ne reculer devant rien ni personne pour que son mariage se fasse quitte à faire taire les meurtres se passant en coulisses pendant la cérémonie !
Une escalade de rapports tendus qui va amener cette belle bande de barges à s’enfoncer de plus en plus loin dans l’ignoble et va transformer les névroses, délires et autres trouble obsessionnels de chacun en passage à l’acte !
Vous reprendrez bien un peu de cinglant ?!
Sur la forme on pourrait trouver à redire notamment dans la réalisation parfois un peu déséquilibré notamment dans la deuxième partie, mais malgré ces défauts, l’intensité du montage et le jeu des comédiens parviennent à largement combler ce manque et nous maintiennent constamment à l’affut pour tenter de savoir d’où viendra le prochain coup tordu !
Avec son second degré, Very Bad Things à réussi à se situer dans ces petits films modestes mais qui brille par ses comédiens et ses punch-lines savoureuses, avec des personnages qui à la fois nous révulsent et nous font rire en faisant des moments dramatique ( voir horrifique ) des séquences ou l’on rie à gorge déployé.
Certains crieront à la surenchère ou au too much, mais pour ma part on est parfaitement à la croisée des chemins entre de l’absurde à la Tarantino et un ton de comédie anglaise cinglante.
Le film parvient à trouver une ligne de crête qui, pour ma part, fonctionne complètement , avec une sacré bonne interprétation des comédiens et une satire des obsessions contemporaines d’une bande de trentenaires de la classe moyenne américaine.
Une explosion de névroses qui se conclue sur un final tragi-comique inattendu dont je me rappel encore de ma stupeur à l’époque.
Si vous en quête d’un délire gore ultra acide sur un enterrement de vie de garçon qui tourne mal et qui se fout complètement des conventions…vous serez servis !
Very Bad things est une descente vertigineuse dans la noirceur de l’âme humaine mais en n’oubliant JAMAIS de nous faire rire !